03 juin 2014

Lueur de lucidité d'un ministre socialiste ?

Un de mes contacts relaie aujourd'hui, sur un autre réseau social, un des très nombreux tweets du successeur de Valls au ministère de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans lequel il entend proposer "1000 combats dans la République, pour la France" comme alternative au départ pour la Syrie des djihadistes ayant la nationalité française : paradoxalement, il touche du doigt ce qui est probablement la solution, mais sans doute pas comme il l'imagine.

La question est : pourquoi ces jeunes, souvent issus de familles musulmanes plutôt sécularisées, voire non musulmanes, plongent-ils dans l'islam radical et le djihad ? Certainement parce que c'est en France, aujourd'hui, le moyen le plus simple, pour un jeune sans repères (espèce en voie de prolifération), d'en retrouver, de trouver un sens à sa vie, de trouver un lieu où vont s'exprimer et s'épanouir un idéalisme propre à la jeunesse et jusqu'alors frustré.

La solution réside donc probablement dans la proposition d'un idéal français, d'une grande aventure spirituelle et/ou patriotique à l'intérieur de notre culture. Tant que ces jeunes-là ne concevront pas comme possible et souhaitable le fait de donner leur vie pour ce pays dont ils ont la nationalité, ils rechercheront ailleurs d'autres choses, d'autres causes auxquelles ils pourront la donner. Or étant donné que dans les pays du Maghreb, l'identité première des habitants est l'islam (comme me l'avait expliqué naguère un colocataire marocain), la cause est toute trouvée ! Ajoutons à cela le constat évident d'une société occidentale décadente, perçue par eux comme fruit du judéo-christianisme : la révolution djihadiste devient alors pour eux souhaitable, et peut même être perçue par eux comme un cadeau pour cet occident perverti.

Du coup, par ce tweet, Cazeneuve semble s'approcher de l'origine du problème. Mais il ne suffit pas d'invoquer "1000 combats pour la France" pour que ces combats existent, soient adaptés, et puissent leur être concrètement proposés. Ce n'est pas un tweet, imprécis et sibyllin, qui suffira à donner ces solutions... quand même il serait lu par les jeunes concernés, peu susceptibles de "follower" Cazeneuve.
Pire, il y a fort à parier que les "combats" républicains évoqués par lui ne soient que des avatars de la logique socialiste omniprésente en France depuis des générations : en plus de "combats" économiques, je subodore le "combat de l'égalité", le "combat de la tolérance", le "combat des droits de l'Homme" (ou plutôt "des droits des femmes"), voire, à l'aune des conneries présidentielles, le "combat des bisous"...
Autant dire qu'il risque fort de n'y avoir pas ici de quoi donner un sens à la vie d'un jeune homme vigoureux en recherche d'avenir.

Pour cela, pour que de vrais combats existent et puissent leur être proposés, il faudrait que la France soit aimée. Il faudrait donc qu'elle soit aimable, et, en premier lieu, que, rejetant les prophètes maudits de l'éternelle flagellation et de la repentance obligatoire, elle s'aime elle-même, et qu'elle se fasse aimer, par une école rénovée, des élites exemplaires, un service militaire retrouvé.

Pourquoi est-ce que je ne parviens pas à croire que le sinistre Cazeneuve l'ait compris ?

12 novembre 2013

Le peuple sifflera encore

Le petit monde médiatico-politique s'est emballé : des jeunes ont osé huer le Président à la fin des cérémonies du 11 novembre !
Pourtant, la cérémonie elle-même a été respectée : la minute de silence n’a souffert d’aucune perturbation, les militaires ont été applaudis… Seul l’hôte de l’Elysée a fait l’objet de sifflets. 

Je peux comprendre que des gens s’étonnent, s’indignent même, de voir ce jour si riche de mémoire et de symboles rattrapé par les questions politiques du moment. On voudrait qu’il eût été un jour dédié à cette unité nationale pour laquelle M. Hollande a tant œuvré. 

Il est vrai qu’en la matière, on lui doit beaucoup. En 2012, la France semblait divisée : d’un côté, le grand patronat, ami du pouvoir… d’un autre, les ouvriers des entreprises délocalisées… ailleurs encore, les immigrés… Bref, chacun, en ordre dispersé, rongeait l’os amer de son ressentiment (ou pas). Mais vint le joli mois de mai : « Lui, Président », la France serait réunie sous la bannière étincelante du progrès, en marche vers l’indépassable horizon des lubies socialistes. 

Ça a presque fonctionné. La France est réunie, c’est un fait : des sondages presque unanimes, des foules immenses dans les rues, marchant ensemble vers les lieux symboliques de notre démocratie… 

… ou de ce qu’il en reste. Car si aujourd’hui les Français sont réunis, ce n’est certainement pas sous la bannière présidentielle. Et les médias, derrière Valls, auront beau nous abreuver de ce terme d’ « extrême-droite » qui finit par vouer indistinctement à une vindicte de moins en moins populaire ceux qui refusent la politique gouvernementale, rien n’y fait : voilà 30 ans qu’on nous ressort périodiquement cette vieille rengaine, sans se rendre compte qu’elle produit l’effet inverse de celui qu’elle semble devoir produire

Alors oui, il serait choquant de manifester son désaccord vis-à-vis du gouvernement en un tel jour… si seulement on avait le choix. Car, face aux Français et à leur colère, se trouve un régime autiste, claquemuré dans ses certitudes idéologiques, qui nous rejoue sans cesse les airs du « pas encore assez » et de Potemkine
« Pas encore assez », parce que, en bon fils spirituel d’autres régimes, celui-ci préfère s’engluer dans les pires travers que de renoncer à ses erreurs. Il y a des problèmes ? « C’est qu’on n’a pas encore été assez loin ». Alors se poursuit l’inexorable fuite en avant, romantique, tragique, vers le néant. 
Potemkine, parce que, à grands coups de tonfa, certaines oppositions se voient réduites au silence et à l’invisibilité. Combien de manifestants se voient non seulement relégués hors de portée vocale des saintes oreilles présidentielles, mais sont aussi rendues invisibles par les ordres de vol et de dégradation donnés aux CRS vis-à-vis des drapeaux des opposants ? Comme jadis la tsarine Catherine, le président François doit n’avoir devant les yeux qu’un peuple enthousiaste, confiant, voire reconnaissant… quand bien même il faudrait qu’on fît pour cela un peuple factice. 

Face à nous, nous avons un gouvernement qui ne cesse d’inciter tous les dictateurs du monde à écouter leurs peuples respectifs. Malheureusement, dans les faits, c’est plutôt ce gouvernement qui les imite, en n’apportant pour réponse à un peuple au bord du désespoir, que des insultes (« extrême-droite », « homophobe », « intolérant », « groupe factieux »…). 
Malheureusement, tant que l’exécutif, soutenu par des élus politiquement suicidaires, maintiendra par idéologie, contre l’avis de plus de 9 Français sur 10, un cap catastrophique, les Français siffleront. 
Malheureusement, tant que ce même exécutif ne donnera pas au peuple de vrais lieux d’expression pour lui dire son inquiétude, des Français le diront aux moments où on ne les attend pas. 
Malheureusement, tant qu’un gouvernement prétendra représenter la France alors qu’il la trahit, prétendra représenter un peuple alors qu’il le méprise, la colère montera. 

Quel est ce régime qui se dit menacé par des sifflets, au point d’en arrêter les auteurs ? Quel aveu de faiblesse… Les « groupes factieux » de M. Valls sont bien gentillets : si le désespoir grandit, certains manqueront bientôt de vocabulaire pour décrire les violences qui surgiront. 

Car, malheureusement, des violences surviendront, et de plus en plus. Pourquoi ? Les mouvements pacifiques ont été ignorés, méprisés, réprimés. Depuis lors, tous ceux qui veulent être entendus savent ce qu’il faut faire : casser, cogner, brûler

Les apprentis-sorciers sont aujourd’hui confrontés aux conséquences de leur mépris. 
Ils le seront demain davantage si d’ici là rien ne change.

07 août 2013

Potemkine-en-France ou la dérive tyrannique du pouvoir

Selon ce qui semble n’avoir été, à l’époque, qu’une légende, Grigori Potemkine, ministre et favori de la tsarine Catherine II, aurait fait ériger, en carton pâte, des « villages Potemkine » d’apparence opulente, pour masquer à l’impératrice la misère des villages de Crimée. Quand il ne fait pas référence à un célèbre cuirassé, ce nom de Potemkine est devenu synonyme de mensonge d’un pouvoir refusant de voir le peuple réel.

Et c’est un peu ce qui s’est passé ce matin du 6 août 2013, à la Roche-sur-Yon, en Vendée.

* *

Le message avait été répandu par le biais d’internet et par SMS : le président serait, ce mardi, en déplacement chez nous, à la Roche. Rendez-vous avait été donné pour l’accueillir comme il se doit, à 9h30, au nord de la ville, devant le « Pôle emploi » de la rue Benjamin Franklin (qui, en son temps, avait été aimé des Français qui voyaient en cet ambassadeur américain un symbole de liberté). Sans trop d’illusions sur nos chances d’approcher le locataire de l’Elysée, nous y sommes allés parce que tout le monde (et lui en premier) doit savoir, ici comme ailleurs, qu’on ne lâchera jamais rien.

En ce qui me concerne, je suis arrivé un peu en avance, muni de 3 petits drapeaux, de mon T-shirt porteur du même logo réputé subversif, d’un drapeau français monté sur un manche de bois, et de mon sifflet. Je m’approche de l’attroupement déjà conséquent devant le bâtiment, et, voyant, de l’autre côté de cet attroupement, quelques collègues manifestement venus pour la même raison que moi, je décide de rester de mon côté, afin que nous soyons plus dispersés, donc plus visibles. Mais très vite, deux hommes me demandent de les suivre jusqu’à mes collègues. Je comprends alors que s’ils sont réunis là-bas, ce n’est pas de leur plein gré… D’abord, je refuse : je n’ai aucune raison de suivre ces messieurs, d’autant qu’ils ne portent aucun signe distinctif. Je comprend qu’ils n’ont pas l’intention de céder, mais finissent tout de même par me montrer discrètement des cartes de police. Je décide d’obtempérer, et me voici réuni au groupe des opposants que déjà, un cordon de CRS (munis de leurs protections habituelles et de boucliers) empêche d’avancer vers le bâtiment.

Mais très vite, un ordre vient : nous devons reculer. Alors les CRS avancent, poussant sans retenue les récalcitrants avec leurs boucliers. Je crois comprendre que déjà ceux qui avaient été mis là auparavant avaient déjà du reculer, parce qu’un collègue crie au non-respect de la parole donnée. On nous fait reculer jusqu’au niveau d’un bus de ville garé ici.

Alors, pendant un bon moment, et dans une ambiance parfois houleuse, souvent de bonne humeur, nous alternons slogans, remarques ironiques (qui feront sourire quelques CRS). Je suggère aux enfants d’éviter d’agresser ces messieurs avec leurs doudous… Nous apostrophons parfois les quelques automobilistes ébahis qui, parfois, semblent ignorer jusqu’à la présence du Corrézien.

Petit à petit, notre groupe est augmenté de gens bariolés comme moi, mais aussi de gens que seul un délit de faciès a pu condamner à rejoindre ce que, déjà, j’appelle le « ghetto des opposants ». Et encore, des gens arrivent sans que je puisse comprendre la raison de leur « délocalisation ». Un groupe est amené, parmi eux, un jeune homme, torse nu, est porté par quatre personne dont une femme. Il a refusé d’obtempérer, et, en se débattant, s’est fait arracher son T-shirt… Mais quel crime avons-nous commis ? Certains essaient de jouer au chat et à la souris, mais les chats sont trop nombreux (1 pour 2 manifestants environ). De loin, je vois un jeune homme qu’on emmène vers un fourgon de CRS… J’apprendrai plus tard qu’il y a eu deux gardes à vues.

Un collègue, à un moment donné, sort l’immense drapeau bleu-blanc-rose que j’avais déjà remarqué lors des manifestations parisiennes : nous avons des renforts, les parisiens en vacances par chez nous sont venus. Mais au bout d’un certain temps, arrive un ordre : le drapeau n’est pas au goût de ces messieurs. Devant le refus opposé par le propriétaire du drapeau, les CRS optent pour la manière forte ! S’ensuit une cohue générale, le manche du drapeau est brisé… Pour nous, un drapeau est un symbole, que nous entendons défendre.

L’objet du « délit » n’existant plus (du moins, son mât), la bagarre cesse, et la cause de tout ceci nous apparaît alors : nous ne devons pas être vus du Président. Le donneur d’ordres des CRS, tel un Potemkine moderne, a décidé que la foule qui accueillera Hollande sera une foule aseptisée (*), que ceux qui s’opposent au régime en place, en plus de n’avoir pas droit à la parole, n’ont pas non plus le droit d’être vus. La seule chose qui nous reste, c’est d’être entendus, et nous ne nous en privons pas.

Nous finissons par nous rendre compte que derrière nous, plus loin, après le virage, un autre cordon de CRS empêche de quitter notre « ghetto »… Je commence à me demander si, comme je l’ai prévu, je pourrai quitter la Roche vers midi, ayant d’autres obligations.

* *

Mais peu après que nous avons aperçu des voitures officielles, signe, selon nous, de la sortie du « président normal », les CRS nous ordonnent de reculer à nouveau. Devant la lenteur de notre obéissance, certains s’énervent, et la tension remonte. Alors que, mon drapeau français sur l’épaule, je suis tourné vers l’endroit où on nous envoie, que mon dos est en contact avec les boucliers insistants des hommes de Valls, je sens qu’on m’arrache mon drapeau. La police française arrache un drapeau français ! Dans la cohue qui s’ensuit, mes lunettes volent. Je m’apercevrai, une fois de retour chez moi, que j’ai une légère plaie à la tempe. Je ne me souviens pas avoir reçu un tel choc, mais cela ne peut venir que de là…

Furieux, impuissant, je suis mes collègues qu’on emmène vers le cordon de CRS qui nous empêchait de quitter les lieux par derrière. A notre grande stupéfaction, nous nous retrouvons parqués dans un carré dont j’évalue le côté à 15 m. Nous sommes environ soixante, dont de nombreux enfants, parqués en plein soleil. Il y a même des nourrissons… Leur mère me dira plus tard qu’elle n’aurait jamais pensé que les choses se passeraient ainsi. A vrai dire, je n’y aurais jamais pensé non plus.

Devant nous, des CRS. Derrière nous, des CRS. D’un côté, le mur d’une étude notariale. De l’autre, un grillage d’au moins 1,50 m de haut. Pour seule zone d’ombre, une bande discontinue d’un mètre de large le long de la haie qui recouvre en partie le grillage : cette zone d’ombre diminuera avec les minutes qui défilent.

Photo : LMPT85

Nous ne savions pas encore qu’il nous faudrait, pour la plupart d’entre nous, rester ici pendant environ deux heures, sous un chaud soleil estival, dont seuls quelques nuages viennent atténuer les ardeurs.

Nous n’étions pourtant pas très visibles, de là où nous étions, mais c’était encore trop… Peut-être aussi étions-nous trop bruyants pour les oreilles délicates de notre visiteur du jour… Mais certains contacts, ayant échappé à la vigilance des brutes en civil chargées de purger la foule de ses éléments indésirables, nous diront plus tard que nos voix et nos sifflets ont réussi à franchir la distance nous séparant du Corrézien.

Le propriétaire du grand drapeau cassé par les CRS proclame aux hommes de Valls l’article de loi protégeant les libertés individuelles des abus d’autorité (art. 432-4 du code pénal), et un autre article selon lequel on doit désobéir à un ordre manifestement illégal. Evidemment, aucune réaction des intéressés.

Signe du mépris de nos droits, les CRS s’écartent par deux fois, pour laisser passer un véhicule et un piéton qui traversent notre carré de part en part. Tiens donc, ceux-ci sont plus libres que nous de leurs mouvements ! Et dire qu’on nous opposait l’« égalité des droits »… Saint-Just n’est pas mort, on dirait : « pas d’égalité pour les ennemis de l’Egalité ! ».

Et le temps passe. Au bout d’une demi-heure, nous commençons à faire remarquer que nous n’avons rien à boire, par ce temps. Les enfants commencent à réclamer d’aller aux toilettes. Mais rien d’autre que le silence froid des hommes en noir, et les cent pas de l’homme en blanc, toujours au téléphone d’où il reçoit ses ordres, derrière le cordon. Les automobilistes qui arrivent par derrière (comme pour se diriger vers Pôle emploi) doivent faire demi-tour. Un jeune enfant réussira, en arrivant par derrière le grillage et en rentrant dans la haie, à nous faire passer deux petites bouteilles d’eau de 50 cL.

Vers midi, des familles sont libérées, pour diverses raisons, souvent liées, a priori, à des handicaps ou à la présence des nourrissons. Au bout d’un certain temps (vers 12h30), des bouteilles nous sont apportées par deux fois, a priori par des gens de la Manif pour Tous : les deuxièmes, arborant les T-shirts réputés subversifs, viennent s’enfermer avec nous. Nos tentatives de négocier notre transfert vers un lieu plus ombragé sont sans succès. Chacun essaie de s’occuper : les jeunes chantent, les adultes téléphonent, qui à un avocat, qui à un contact autre. Pour ma part, je contacte un élu, et je préviens quelques amis et contacts. Les avocats contactés se font attendre. Un des CRS m’appelle pour me rendre le drapeau qui m’a été arraché, mais sans son manche. Je ne me prive pas de lui dire ce que j’en pense.

Alors que le « président normal » déjeune en centre-ville, alors qu’on voit les CRS se relayer pour aller manger, nous sommes encore et toujours retenus illégalement en périphérie de la Roche. Il semble qu’un jeune ait réussi à franchir le grillage, là où il n’y a pas de haie : deux CRS viennent ajouter à l’absurde de la situation en se postant devant la portion de grillage en question. De notre côté, en vue d’actions à venir, nous faisons la liste des noms des personnes retenues.

Finalement, peu après les bouteilles d’eau, un avocat arrive. Il entre dans notre carré, évalue la situation, et ressort, grâce à ses prérogatives d’avocat. On le voit parler avec l’homme en blanc. Puis on ne le voit plus. Il revient un peu plus tard, accompagné d’un huissier. Il nous compte, l’huissier prend des photos. Il nous suggère d’essayer de sortir, ce que nous faisons : la résistance du cordon de CRS à notre tentative permet à l’huissier de constater l’atteinte flagrante à notre liberté de circulation. Cette persévérance des forces de l’ordre dans l’illégalité me fait croire qu’ils se sentent couverts par leur hiérarchie.

Et ce n’est que peu après, alors qu’un de mes contacts m’a averti du départ d’Hollande de la Roche-sur-Yon, qu’on commence à nous laisser sortir, par petits groupes. Je sors en dernier, emportant avec moi les restes du mât du grand drapeau.

Il est environ 13h20, ce mardi 6 août 2013. A Potemkine-en-France, le soleil brille toujours.
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* J'apprendrai plus tard que ses velléités de purge de l'assistance seront un échec, grâce à l'intervention d'une dame au chômage et grâce aux moins matinaux d'entre nous, qui ont été directement à l'étape 2 du déplacement présidentiel.

28 mai 2013

"ll y a un sens, qu'il faut toujours rappeler, de ces mots-là"

François Hollande critique le vocabulaire employé par les résistants de la Manif pour Tous.
A nous de lui rappeler un certain nombre de définitions :

- mariage : institution millénaire, union d'un homme et d'une femme dont le but est d'assurer l'avenir de la société par la procréation et l'éducation des futurs citoyens

- écologie : respect de l'environnement et de la nature. Mon dictionnaire ne soustrait pas la nature humaine de cette définition.

- totalitarisme : Selon Hannah Arendt,
"Partout où [le totalitarisme] s'est hissé au pouvoir, il a engendré des institutions politiques entièrement nouvelles, il a détruit toutes les traditions sociales, juridiques et politiques du pays. Peu importent la tradition spécifiquement nationale ou la source spirituelle particulière de son idéologie : le régime totalitaire (...) déplace le centre du pouvoir de l'armée à la police (...). Les régimes totalitaires actuels sont nés des systèmes à parti unique ; chaque fois que ces derniers sont devenus vraiment totalitaires, ils se sont mis à agir selon un système de valeurs si radicalement différent de tous les autres qu'aucune de nos catégories utilitaires, que ce soient celle de la tradition, de la justice, de la morale, ou de celles du sens commun, ne nous est plus d'aucun secours pour nous accorder à leur ligne d'action, pour la juger ou pour la prédire."
La dénaturation du mariage, imposée avec recours à des violences policières, au mépris de la morale, de la raison, de la tradition et de la justice, nous informe déjà.
Il est dans la nature même des régimes totalitaires de revendiquer un pouvoir illimité. Un tel pouvoir ne peut être assuré que si tous les hommes littéralement, sans exception aucune, sont dominés de façon sûre dans chaque aspect de leur vie. (...)
Le contrôle de la sexualité par son officialisation sur la place publique, tel que le prépare l'Etat français par le biais de la théorie du genre (en définissant un "genre" à partir de l'orientation sexuelle), est un véritable danger à cet égard : si l'Etat se mêle de cela, si l'Etat s'immisce jusqu'au plus intime de nos vies, alors le contrôle du reste n'est plus qu'une formalité : qui peut le plus, peut le moins.
On note aussi, en plus explicite, ce rapport qui déplore qu'avant la maternelle, « 63% des enfants échappent à l’influence d’une action publique ». Les efforts du gouvernement pour promouvoir la scolarisation avant 3 ans sont, dans cette optique, assez effrayants.
Le problème de l'opposition est sans importance, tant dans les affaires étrangères qu'intérieures. Toute neutralité, toute amitié même, dès lors qu'elle est spontanément offerte, est, du point de vue de la domination totalitaire, aussi dangereuse que l'hostilité déclarée : car la spontanéité en tant que telle, avec son caractère imprévisible, est le plus grand de tous les obstacles à l'exercice d'une domination totale sur l'homme.
L'accusation d'homophobie, voulue infâmante et paralysante, et étendue jusqu'à l'absurde à tous ceux qui émettent la moindre réserve vis à vis des diktats des lobbies LGBT, se fond admirablement dans ce sombre paysage. Et les déploiements de violence policière qui s'emploient à briser nos mouvements spontanés y trouvent aussi un arrière plan "harmonieux".
Ce qui rend si ridicules et si dangereuses toute conviction et toute opinion dans la situation totalitaire, c'est que les régimes totalitaires tirent leur plus grande fierté du fait qu'ils n'en ont pas besoin, non plus que d'aucune forme de soutien humain.
L'autisme du gouvernement face au mécontentement croissant de la population française résonne autrement à la lumière de cette phrase.
Les hommes, dans la mesure où ils sont plus que la réaction animale, et que l'accomplissement des fonctions, sont entièrement superflus pour les régimes totalitaires. Le totalitarisme ne tend pas vers un règne despotique sur les hommes, mais vers un système dans lequel les hommes sont superflus. Le pouvoir total ne peut être achevé et préservé que dans un monde de réflexes conditionnés, de marionnettes ne présentant pas la moindre trace de spontanéité. Justement parce qu'il possède en lui tant de ressources, l'homme ne peut être pleinement dominé qu'à condition de devenir un spécimen de l'espèce animale homme.
"Consomme !", nous crient Pierre Bergé et ses amis... L'ennemi absolu, selon eux, c'est la frustration : quelles qu'en soient les conséquences, tout désir, c'est-à-dire toute pulsion, tout instinct, doit être immédiatement assouvi, que ce soit un désir de bonbon, un désir sexuel... ou un désir d'enfant. L'adhésion de bon nombre de multinationales aux divers projets de loi sur le mariage gay à travers le monde est, à cet égard, très parlante.

Par ailleurs, la stratégie évoquée par Peillon, consistant à "s'appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités" et ainsi imposer la théorie du genre, semble une réminiscence des folies criminelles de la "Révolution culturelle" maoïste en Chine, lorsque Mao envoya ses jeunes "Gardes rouges" purger et humilier les élites chinoises, tant traditionnelles que communistes, au nom de la lutte contre les « quatre vieilleries ». Me revient à la mémoire la célèbre phrase de Platon :
"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
lorsque finalement les jeunes gens méprisent les lois,
parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne,
alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie."

Enfin, selon Marcel Gauchet, une des caractéristique des totalitarismes est qu'ils constituent des "religions séculaires". Comment ne pas penser alors aux élucubrations de Vincent Peillon, qui prétend qu'"il faut inventer une religion républicaine" au nom même de la laïcité, alors que celle-ci signifie exactement le contraire. "Il y un sens, qu'il faut toujours rappeler, à ces mots là..." : la laïcité consiste à rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, et non à inventer un Dieu qui s'appellerait César, comme le souhaite M. Peillon, qui, décidément, devrait s'acheter un dictionnaire.

19 avril 2013

Valls à trois temps

Au premier temps de la valls
tu défiles, tu souris déjà
Au premier temps de la valls,
Y a des flics, tu les aperçois
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi
Et Paris qui bat la mesure
Te menace, menace tout bas

{Refrain:}
Une valls à trois temps
Mais armée jusqu'aux dents
Qui veut jouer les tyrans
Comme un président sourd
Sous prétexte d´amour
Comme c´est navrant
Une valls à quatre temps
C´est beaucoup moins dansant
C´est toujours plus méchant
Mais tout aussi navrant
Qu´une valls à trois temps
Une valls à quatre temps
Une valls à vingt temps
C´est qu'ça devient lassant
C´est qu'ça devient lassant
Toujours aussi navrant
Qu´une valls à trois temps
Une valls à vingt temps
Une valls à cent temps
Une valse à cent temps
Une valls ça s´entend
Dans les médias du jour
Les manifs tous les jours
Participent au printemps
Une valls à mille temps
Une valls à mille temps
Elle aura mis le temps
De patienter vingt ans
Pour comprendre qu'un enfant
A besoin d'une maman
Une valls à mille temps
Une valls à mille temps
Une valls à mille temps
Offre seule aux "parents"
Trois cent trente-trois fois l´temps
D'acheter des enfants...

Au deuxième temps de la valls
On est deux, tu es dans mes bras
Au deuxième temps de la valls
Nous comptons les coups de tonfa
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui trahit tous nos droits
Et Paris qui bat la mesure
Nous bastonne, bastonne déjà

{au Refrain}

Au troisième temps de la valls
Nous pleurons encore tous les trois
Au troisième temps de la valls
Il y a toi, les lacrymos et moi
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui refuse notre voix
Et Paris qui bat la mesure
Fera tout pour imposer sa loi...