28 mai 2013

"ll y a un sens, qu'il faut toujours rappeler, de ces mots-là"

François Hollande critique le vocabulaire employé par les résistants de la Manif pour Tous.
A nous de lui rappeler un certain nombre de définitions :

- mariage : institution millénaire, union d'un homme et d'une femme dont le but est d'assurer l'avenir de la société par la procréation et l'éducation des futurs citoyens

- écologie : respect de l'environnement et de la nature. Mon dictionnaire ne soustrait pas la nature humaine de cette définition.

- totalitarisme : Selon Hannah Arendt,
"Partout où [le totalitarisme] s'est hissé au pouvoir, il a engendré des institutions politiques entièrement nouvelles, il a détruit toutes les traditions sociales, juridiques et politiques du pays. Peu importent la tradition spécifiquement nationale ou la source spirituelle particulière de son idéologie : le régime totalitaire (...) déplace le centre du pouvoir de l'armée à la police (...). Les régimes totalitaires actuels sont nés des systèmes à parti unique ; chaque fois que ces derniers sont devenus vraiment totalitaires, ils se sont mis à agir selon un système de valeurs si radicalement différent de tous les autres qu'aucune de nos catégories utilitaires, que ce soient celle de la tradition, de la justice, de la morale, ou de celles du sens commun, ne nous est plus d'aucun secours pour nous accorder à leur ligne d'action, pour la juger ou pour la prédire."
La dénaturation du mariage, imposée avec recours à des violences policières, au mépris de la morale, de la raison, de la tradition et de la justice, nous informe déjà.
Il est dans la nature même des régimes totalitaires de revendiquer un pouvoir illimité. Un tel pouvoir ne peut être assuré que si tous les hommes littéralement, sans exception aucune, sont dominés de façon sûre dans chaque aspect de leur vie. (...)
Le contrôle de la sexualité par son officialisation sur la place publique, tel que le prépare l'Etat français par le biais de la théorie du genre (en définissant un "genre" à partir de l'orientation sexuelle), est un véritable danger à cet égard : si l'Etat se mêle de cela, si l'Etat s'immisce jusqu'au plus intime de nos vies, alors le contrôle du reste n'est plus qu'une formalité : qui peut le plus, peut le moins.
On note aussi, en plus explicite, ce rapport qui déplore qu'avant la maternelle, « 63% des enfants échappent à l’influence d’une action publique ». Les efforts du gouvernement pour promouvoir la scolarisation avant 3 ans sont, dans cette optique, assez effrayants.
Le problème de l'opposition est sans importance, tant dans les affaires étrangères qu'intérieures. Toute neutralité, toute amitié même, dès lors qu'elle est spontanément offerte, est, du point de vue de la domination totalitaire, aussi dangereuse que l'hostilité déclarée : car la spontanéité en tant que telle, avec son caractère imprévisible, est le plus grand de tous les obstacles à l'exercice d'une domination totale sur l'homme.
L'accusation d'homophobie, voulue infâmante et paralysante, et étendue jusqu'à l'absurde à tous ceux qui émettent la moindre réserve vis à vis des diktats des lobbies LGBT, se fond admirablement dans ce sombre paysage. Et les déploiements de violence policière qui s'emploient à briser nos mouvements spontanés y trouvent aussi un arrière plan "harmonieux".
Ce qui rend si ridicules et si dangereuses toute conviction et toute opinion dans la situation totalitaire, c'est que les régimes totalitaires tirent leur plus grande fierté du fait qu'ils n'en ont pas besoin, non plus que d'aucune forme de soutien humain.
L'autisme du gouvernement face au mécontentement croissant de la population française résonne autrement à la lumière de cette phrase.
Les hommes, dans la mesure où ils sont plus que la réaction animale, et que l'accomplissement des fonctions, sont entièrement superflus pour les régimes totalitaires. Le totalitarisme ne tend pas vers un règne despotique sur les hommes, mais vers un système dans lequel les hommes sont superflus. Le pouvoir total ne peut être achevé et préservé que dans un monde de réflexes conditionnés, de marionnettes ne présentant pas la moindre trace de spontanéité. Justement parce qu'il possède en lui tant de ressources, l'homme ne peut être pleinement dominé qu'à condition de devenir un spécimen de l'espèce animale homme.
"Consomme !", nous crient Pierre Bergé et ses amis... L'ennemi absolu, selon eux, c'est la frustration : quelles qu'en soient les conséquences, tout désir, c'est-à-dire toute pulsion, tout instinct, doit être immédiatement assouvi, que ce soit un désir de bonbon, un désir sexuel... ou un désir d'enfant. L'adhésion de bon nombre de multinationales aux divers projets de loi sur le mariage gay à travers le monde est, à cet égard, très parlante.

Par ailleurs, la stratégie évoquée par Peillon, consistant à "s'appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités" et ainsi imposer la théorie du genre, semble une réminiscence des folies criminelles de la "Révolution culturelle" maoïste en Chine, lorsque Mao envoya ses jeunes "Gardes rouges" purger et humilier les élites chinoises, tant traditionnelles que communistes, au nom de la lutte contre les « quatre vieilleries ». Me revient à la mémoire la célèbre phrase de Platon :
"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
lorsque finalement les jeunes gens méprisent les lois,
parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne,
alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie."

Enfin, selon Marcel Gauchet, une des caractéristique des totalitarismes est qu'ils constituent des "religions séculaires". Comment ne pas penser alors aux élucubrations de Vincent Peillon, qui prétend qu'"il faut inventer une religion républicaine" au nom même de la laïcité, alors que celle-ci signifie exactement le contraire. "Il y un sens, qu'il faut toujours rappeler, à ces mots là..." : la laïcité consiste à rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, et non à inventer un Dieu qui s'appellerait César, comme le souhaite M. Peillon, qui, décidément, devrait s'acheter un dictionnaire.